Troisième promenade de la programmation des Rencontres d'Arles 2013: Là
Exploration en huit points de vue autour de lieux et de leurs appropriations symboliques;
La ballade "là" arpente paysages et territoires, à la fois géographiques et socio-politiques.
La Nasa et les images fascinantes de Mars, dans une perte totale d’échelle, gouttes ? Vagues ? Dunes ? Pétale-méduse ou cellule ? Stries ou irisations ? Vues d'un télescope ? D'un microscope ? Prises d'un appareil sensible à la chaleur, aux ondes radios ou à la lumière ? Aux infrarouges, aux ultraviolets ou aux rayons X ? Les explorations que nous suivons ici, sont autant celle d'une planète que celle des moyens techniques permettant d'en rendre compte.
Antony Cairns (né en 1980 à Londres) et ses paysages flottants et hantés, dans une hésitation entre le positif et le négatif, vues du monde qui l'entoure et images mentales spectrales, faites de fragments d'espaces urbain et de chimie. LDN, (abréviation de London et titre de la série) sonne alors comme un écho déchanté de LSD. Cette série porte moins sur la ville elle-même que sur l'expérience, hallucinée, qu'en fait un sujet.
John Davies (né en 1949 en Angleterre) et ses paysages à la chambre, en noir et blanc et en couleurs, en France et en Angleterre, attentif à l’urbanité toujours en expansion, dans une grande distance spatiale et affective, tout en subtilité de nuances.
Antoine Gonin (né en 1951 à Paris) et ses paysages graphiques abstraits, dans un jeu d'échelle et de distance, de textures et de phrasés.
La mission photographique collective en Afrique du Sud, Transition, paysage social, réunissant six photographes sud-africains, Santu Mofokeng, Zanele Muholi, Pieter Hugo, Jo Ractliffe, Cedric Nunn et Thabiso Sekgala et cinq photographes français et un belge, Patrick Tourneboeuf, Raphaël Dallaporta, Alain Willaume, Thibaut Cuisset, Philippe Chancel et Harry Gruyaert.
Fruit de la collaboration entre John Fleetwood, directeur du Market Photo Workshop et de François Hébel, directeur artistique des Rencontres d’Arles, l’exposition était visible au Market Photo Workshop de Johannesbourg jusqu’en mars de cette année, avant de venir s’installer à Arles pour l’édition 2013.
Cette articulation de regards avait pour centre d'attention tant le social que le spatial, tant les constructions physiques que symboliques, les constructions identitaires, individuelles comme collectives, dans un pays qui fête le triste anniversaire des cent ans du « Land Act », première loi mettant en place les conditions de ce qui deviendra l'Apartheid : Le Land Act limitait à 7% de la surface totale du pays les terres pouvant être habitées et cultivées par les Africains.
Jean-louis Courtinat (né en 1954 à Verdun) et son engagement depuis trente ans envers les laissés-pour-compte, ceux qui vivent dans la marge, qui sont là, mais qu'on ne voit pas.
Cristina de Middel (née en 1975 en Espagne) et son reportage décalé sur le rêve avorté faute de fonds de la Zambie et de son programmes spatial. Il s'agit ici de faire le deuil d'un rêve collectif, le rêve d'une Nation, qui avait l'espoir d'égaler les Etats Unis et l'Urss dans leur course aux étoiles, à la fin des années soixantes.
Frédéric Nauczyciel (né en 1968 à Paris)et Stéphane Couturier (né en 1957 à Neuilly-sur-Seine)
Invités par le festival d'Avignon, tous deux se sont placés face au public et non parmi lui, nous livrant, dans une temporalité longue ou conjuguée, un double témoignage de ce lieu réel et fantasmé, où c'est le théâtre qui regarde son public tout autant que l'inverse.
image : Mars, sonde d'observation de la Nasa
Exposition conçue par Xavier Barral