Arles in Black, première promenade

Les Rencontres d’Arles ont, pour leur édition 2013, choisi un thème principal, étonnant, décalé et culoté en 2013 : le Noir et Blanc.

Il n’est pas exclusif, car il est parfois testé dans les limites de sa définition, mais il dessine une ligne féconde et un paysage très variés  pour cette édition 2013.

6 entrées, 6 promenades pour explorer ensuite ce territoire :

Première promenade : EUX

Eux, les stars internationales, les grands noms de la photographie contemporaine, dans un panel large de pratiques et d’âge :

Hiroshi Sugimoto (né en 1948 au japon)

Mêlant épure graphique et frémissement des surfaces irriguées par le passage du temps, des coulées de gris aux couleurs saturées surgies au coeur et aux franges des ombres, qui polarisées deviennent de grandes toiles abstraites. Les deux séries, Révolution et Les Couleurs de l'ombre, se répondent tout en subtilité.

Sergio Larrain (né en 1931 au Chili, décédé en 2012)

De ses images de l’Amérique latine pour la mythique agence Magnum à ses photographies plus méditatives de la ville Valparaison en collaboration avec Pablo Neruda.

Guy Bourdin (né en 1928 en France)

Avant sa période de maîtrise parfaite de la couleur, le grand photographe de mode Guy Bourdin a eu toute une période d’expérimentation en noir et blanc très féconde, présentée ici pour la première fois.

Alfredo Jaar (né en 1956 au Chili)

Et son travail d’installation, ayant pour point focal les tensions entre silence et visibilité, sur-visibilité comme sous-visibilité, avec pour corrélat le traitement, toujours partiel et partial, par les médias, des évènements du monde, mais aussi l’occultation comme l’aveuglement, et surtout une nécessité de résistance et d’action politique comme artistique.

John Stezaker (né en 1949 en Angleterre)

Et ses montages entre des visages et des cartes postales, le plus souvent de paysage, entre jeux d’échos et frictions.

Wolfgang Tillmans (né en 1968 en Allemagne)

Et ses orchestrations magistrales, qui lui permettent d’agencer dans l’espace d’exposition une diffraction des points de vues, entre respect de la complexité du monde et travail de création d’unité et de sens. De l’astronomique au gros plan, des vues de villes aux quatre coins du monde, de plantes, des animaux, des phares de voitures, des drapés, des étoiles, des papiers vierges tramés par les marques de machines… Der Neue Welt  nous livre un échantillon de l’état du monde actuel, dans une coexistence du multiple, réfléchissant le comment faire co-exister ce multiple sans en gommer les dissonances.

Viviane Sassen, (né en 1972 au Pays Bas)

Dont les recherches personnelles viennent nourrir son travail de commande dans le monde de la mode, tout en ombres, énigmes sombres et en explosions de couleurs, en aplats ou par touches, sur le fond ou enduite sur des corps-sculptures. En parallèle, s’entremêlent des fils, filets, traits, branches, filaments de fumées et chevelures liées, dans des mises en scène simples mais déroutantes.

Tiphaine Buisson

photographie : John Stezaker, détail

les rencontres d'Arles