JACQUES HENRI LARTIGUE, l'odeur du bonheur

Publié le 1 juin 2013 dans Des oeuvres, Rencontres d'Arles

 

« Ce ne sont pas les pensées que je voudrais attraper au piège, mais l’odeur de mon bonheur », journal manuscrit, Neuilly, 25 janvier 1928


Jacque Henri Lartigue, fils d'une famille aisée et amatrice de nouveauté, commence à tenir un journal et à photographier dans sa tendre enfance, consignant par le texte et l'image, les « reflets de [s]es émerveillements successifs ».


Notes manuscrites, tirages photographiques, photographies découpées dans les journaux et petits croquis s'entrecroisent et composent des albums épais, qu'il aime reprendre et recomposer, dans des mises en séquences narratives ou formelles. Une soif insatiable de garder trace, de collectionner, de retenir ses bonheurs quotidiens et de les « empailler » l'habite et ne le quittera plus, tout au long de ses quatre-vingt ans de pratique photographique.


Encore et encore, éprouver la magie de fixer des sauts, des bonds, des glissades et des courses : Dans les premiers temps, l'envol de son monoplan au tracadéro, ou d'une mongolfière à Rouzat, les avancées de son aéroglisseur sur le lac du bois de Boulogne, les plongeons avec Jean ou les courses de bolides à pédales avec sa cousine Simone et son frère Zissou...


Puis viennent les voyages à la montagne, et les pirouettes en patins, et les après-midi en bords de mer, à la Baule, à Cannes, à Hendaye, les excursions en voiliers ou en barques, les courses d'automobiles autour de Paris, les promenades entre amis à Aix-en-provence...


Et puis bien sûr sa fascination pour les femmes : Suzanne, Bibi, Renée, Florette...


A la photographie et à l'écriture, vient se nouer la pratique de la peinture. À la photographie le « fugitif », à la peinture la « profondeur », et à l'écriture « un regard vers l'intérieur ».

La passion débordante de Lartigue pour ces trois techniques est à la hauteur de son angoisse de laisser filer le moindre instant de félicité, et de sa déception de ne pas retrouver l'intensité de la vie dans ses tentatives la retenir.


Tiphaine Buisson


toutes les citations sont extraites de J.H. Lartigue, Mémoire sans mémoire, 1975


Lartigue sera exposé aux Rencontres d'Arles 2013, aux Trinitaires.

Exposition BIBI, commissariat de Maryse Cordesse, en collaboration avec la Donation Jacques Henri Lartigue et avec le soutien de Christie’s.


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